Quand ton cœur se ferme avant même d’aimer

Il y a des amours qui ne naissent jamais vraiment, non pas parce qu’il n’y avait pas de sentiment, mais parce qu’avant même que l’histoire commence, quelque chose en toi s’est déjà refermé.

Tu connais ce mouvement intérieur : une légère tension dans la poitrine, une pensée furtive du type “ça ne marchera pas”, ou ce besoin de t’éloigner sans trop savoir pourquoi.

Sur le moment, tu te dis que c’est de l’intuition. Mais si tu écoutes plus profondément, tu sens que c’est une peur ancienne qui se réveille.

Quand la peur d’être rejetée se réactive

Derrière cette fermeture se cache souvent la blessure du Rejet — cette sensation d’avoir été “de trop” ou “pas assez” quelque part dans ton histoire. Peut-être dans ton enfance, quand tu cherchais le regard d’un parent qui n’était pas disponible.

Peut-être à l’adolescence, quand tu as compris qu’il valait mieux se faire petite pour ne pas déranger.

Ce jour-là, sans le savoir, tu as appris à te protéger de la douleur avant même qu’elle n’arrive. Et ton cœur, depuis, veille comme un gardien farouche : il détecte le moindre risque de rejet, la plus petite dissonance, le moindre signe d’indifférence, et il se ferme.

Pas par caprice. Par réflexe de survie.

Alors tu t’éloignes avant qu’on s’éloigne de toi. Tu deviens distante avant qu’on devienne froid. Tu disparais avant de revivre cette douleur familière de n’avoir jamais été vraiment choisie.

Ce n’est pas que tu n’es pas prête à aimer

Ce n’est pas que tu es incapable d’aimer. C’est que ton corps, ton âme, se souviennent de ce qu’elles ont dû faire pour survivre autrefois.

Elles se souviennent de la petite fille qui a appris qu’aimer, c’était dangereux. Elles se rappellent la morsure du silence après avoir osé s’ouvrir.

Alors, à chaque fois qu’une nouvelle relation se présente, tout ton système émotionnel s’affole : “Et si on me rejette encore ? Et si je ne suffis pas ?”

Tu n’as pas à te juger pour ça. C’est une mémoire. Pas un défaut.

Et c’est justement parce que tu es capable d’aimer profondément que tu ressens si fort la peur d’être rejetée.

Le chemin de la guérison : apprendre à rester ouverte

Guérir la blessure du rejet, ce n’est pas “ne plus avoir peur”. C’est apprendre à rester ouverte même quand la peur revient. C’est t’autoriser à sentir cette contraction dans ta poitrine, et au lieu de la fuir, poser ta main dessus et murmurer :

“Je te vois. Je t’aime. Je suis là.”

À cet instant, tu redeviens la présence que ton cœur attendait autrefois. Tu offres à ton système intérieur ce qu’il n’a jamais reçu : de la sécurité dans la vulnérabilité.

Chaque fois que tu choisis de rester, de respirer, d’aimer sans te trahir, tu rééduques ton cœur à ne plus confondre amour et danger.Tu redeviens la gardienne bienveillante de ton espace intérieur.

Et petit à petit…

Tu t’étonneras de ne plus fermer ton cœur si vite. De pouvoir accueillir l’amour sans te fondre ni te fuir. Tu sentiras que l’amour ne te met plus en péril, mais te révèle à toi-même.

Parce que ce n’est pas l’amour qui te faisait peur. C’était l’absence d’amour d’autrefois.

Et quand tu offres à ton cœur ce qu’il n’a pas reçu, tu découvres qu’il n’a jamais cessé de vouloir aimer, il attendait juste de se sentir en sécurité pour le faire.

Pour aller plus loin

Si ces mots résonnent en toi, tu aimeras sûrement mon livre“Quand les blessures d’âme se rencontrent… en couple”.

J’y explore ce que vivent nos blessures quand elles se croisent dans la relation : pourquoi certaines histoires semblent se répéter, comment reconnaître ce qui s’active chez l’un et chez l’autre, et surtout… comment en faire un chemin de guérison à deux.

C’est un voyage au cœur de l’amour conscient, pour comprendre, apaiser et transformer ce qui te fait encore refermer ton cœur.

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